De nombreuses questions autour du tiers-payant obligatoire avec les mutuelles
19-11-2024
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08 - 02 - 2021
Jusqu’à récemment, la santé bucco-dentaire semblait être complétement détachée de la santé globale du patient comme si la bouche ne faisait pas partie intégrante du corps humain. Ce n’est que peu à peu, notamment avec les recommandations de prise en charge des patients atteints de pathologies cardiaques ou des bilans pré-interventionnels des chirurgiens-orthopédistes que les choses ont commencé à bouger. Pour la première fois, la prise en charge spécifique des patients diabétiques dans la convention récente signée entre l’Assurance maladie et les chirurgiens-dentistes montre un début de prise de conscience. L'UFSBD a pris ce sujet à bras le corps lors de son colloque annuel (Télécharger les actes du colloque de l'UFSBD)
Pourtant, c’est une évidence, une bonne santé bucco-dentaire est une condition essentielle d’une bonne santé globale. De nombreuses études démontrent le lien systémique entre les maladies parodontales et le diabète ou les maladies cardio-vasculaires mais aussi les maladies respiratoires, les affections liées aux accouchements, la polyarthrite rhumatoïde, l’ostéoporose, l’obésité, les maladies rénales et encore le syndrome métabolique, les MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin-Alzheimer), le psoriasis, la dysfonction érectile et l’apnée du sommeil.
Lorsque l’on est en bonne santé, on observe un équilibre immunologique, une homéostasie. Une inflammation clinique signe une rupture d’équilibre, un début de dysbiose, une gingivite qui en s’aggravant évolue vers une parodontite .
Si l’on prend l’exemple du diabète, la relation est bidirectionnelle. En cas de maladie parodontale, les études montrent une prévalence et une sévérité augmentées de diabètes. Et à l’inverse, en cas de diabète, les études montrent une prévalence et une sévérité augmentées de maladies parodontales.
Or ce qui ressort de l’analyse des données de santé du SNDS (système national des données de santé), c’est que les patients atteints de maladies chroniques recourent de façon insuffisante aux cabinets dentaires, particulièrement les hommes, les personnes en situation défavorable mais aussi les personnes de plus de 73 ans et les résidents en EHPAD.
Une résolution de l’OMS de 2007 dit qu’il faut introduire la santé orale dans les programmes de maladies non transmissibles. Or tant que les chirurgiens-dentistes ne sont pas reconnus comme professionnels de santé et de médecine orale au même titre que tout médecin spécialiste, rien n’évolue vraiment et nous passons notre temps à prévenir les différents protagonistes : "il faut nous inclure et améliorer la communication interprofessionnelle entre les différents corps médicaux" .
Les prochaines négociations devront, sans faillir, continuer à promouvoir l’idée de santé globale et de parcours de soins cohérents et efficaces où le chirurgien-dentiste pourra être un acteur précieux et indispensable pour contribuer autant à la bonne santé qu’au retour à la bonne santé par la prévention, l’accompagnement, l’éducation thérapeutique personnalisée du patient. Ce n’est qu’à cette condition primordiale que notre profession pourra se prévaloir d’exercer une médecine bucco-dentaire évolutive et actuelle. Cela demande une prise de conscience des praticiens et du gouvernement mais aussi la formation et la professionnalisation de nos salariés. L’avenir est au travail de groupe coordonné et c’est un des ingrédients majeurs.
par Janig BRUCHIER, Vice-présidente de l'Union Dentaire, chirurgien-dentiste exerçant à Saint-Brieuc (22)
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