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Taux de formation du tartre dentaire

11 - 03 - 2025

L’accumulation de tartre dentaire varie d’un individu à l’autre. Bien que divers facteurs contribuent à son accumulation, le rôle de la composition salivaire reste sous-exploré d’après l’équipe qui a réalisé cette étude.


Les patients formateurs de tartre rapide présentaient un potentiel zêta plus neutre et une concentration plus faible d’ions calcium salivaires que leurs homologues à formation lente. L’analyse protéomique a permis d’identifier 895 protéines dans tous les échantillons. Parmi celles-ci, 38 protéines étaient exclusives au groupe de formation rapide, tandis que 24 protéines étaient spécifiques au groupe lent.

Le groupe rapide a démontré une augmentation des voies liées à la liaison cellulaire (p. ex., la régulation du cytosquelette par la signalisation de la Rho GTPase et de l’intégrine), la médiation inflammatoire (p. ex., la signalisation des chimiokines et des cytokines) et les troubles neurodégénératifs (p. ex., la dégradation de la 5-hydroxytryptamine, la maladie de Huntington et la maladie de Parkinson) et un enrichissement significatif de l’activité inhibitrice de la peptidase. En revanche, le groupe lent a montré un enrichissement principalement de la réponse immunitaire. L’analyse métaprotéomique des bactéries salivaires a montré une prédominance significative de streptocoques dans le groupe rapide et des taux élevés de Rothia dans le groupe lent.

Cette étude montre comment le taux de formation de tartre pourrait être associé à diverses caractéristiques de la salive telles que le potentiel zêta, la composition minérale, le protéome et le métaprotéome bactérien. En profondeur, l’analyse protéomique a révélé plusieurs voies métaboliques et de signalisation, ainsi que des bactéries dans la salive, qui semblent être associées à la formation de tartre.

L’analyse métaprotéomique a révélé des différences dans le microbiome des deux groupes. Au niveau de l’embranchement, le groupe rapide présentait des concentrations accrues de Streptococcus spp. Un groupe de bactéries colonisatrices précoces qui jouent un rôle central dans la formation de la plaque dentaire et ont été impliquées dans le développement du tartre dentaire (Baris et al. 2017). Étonnamment, les pathogènes péridontopathogènes notoires comme Aggregatibacter actinomycetemcomitans, Porphyromonas gingivalis et Fusobacterium nucleatum n’étaient pas associés à la formation de tartre (Karaaslan et al. 2020). Il est intéressant de noter que le genre Rothia spp. était exclusivement présent dans le groupe lent. Rothia spp. sont des résidents conventionnels de l’environnement buccal et sont fréquemment observés chez les personnes dépourvues de maladie bucco-dentaire (Stephen et al. 2021). Ces bactéries peuvent convertir le nitrate salivaire en nitrite et en oxyde nitrique (Mashimo et coll. 2015), un agent antimicrobien efficace qui pourrait freiner l’accumulation de plaque et atténuer l’inflammation gingivale (Rosier et coll. 2018).

Les résultats de cette étude contribuent à une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents de la formation du tartre dentaire. 

 

par Marcel PERROUX
Chirurgien-dentiste à Montceau-les-Mines (71)

 

 

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