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29 - 06 - 2017
Par Philippe Denoyelle, Président de l’Union Dentaire Nous devons être honnêtes envers la profession et regarder la réalité en face. Pour un certain nombre de responsables syndicaux, le phénomène des CCDeLi est encore difficile à analyser – donc parfois à accepter – parce qu’il se situe en dehors des schémas qui définissent habituellement le domaine d’action des syndicats. Il faut bien comprendre que c’est avant tout l’exaspération des consœurs et des confrères, considérés comme quantité négligeable par l’ex-ministre de la Santé, qui a mis le feu aux poudres. Le règlement arbitral, dernier acte d’une longue série d’exactions ministérielles, a été la décision de trop de la part des pouvoirs publics. Comment ne pas comprendre leur colère et leur désir de « renverser la table », même si nous savons d’expérience que le désir de révolte ne peut être suffisant pour mettre en œuvre dans la durée des actions revendicatives de fond. Car vient immanquablement le moment où les coordinations, quelles qu’elles soient, doivent laisser la place aux syndicats, qui sont les seuls interlocuteurs légitimes des régimes d’assurance maladie et des ministères. Le moment où les CCDeLi devront mobiliser les forces qu’elles représentent pour soutenir sans réserve – ce qui ne signifie pas sans débat préalable – la démarche des syndicats représentatifs, dans le cadre des négociations conventionnelles. De nombreuses CCDeLi ont déjà compris les enjeux de ces discussions pour la profession et ont d’ores et déjà adopté une ligne de conduite qui permettra le moment venu de renforcer la pression syndicale sur les pouvoirs publics. À côté des syndicats représentatifs, et jouant ainsi un rôle d’une grande efficacité, ces cellules contribueront à renforcer le poids de la profession et participeront au combat commun, à leur façon et à la place qui leur revient. Cette conjonction ne peut qu’être favorable à la profession. D’autres CCDeLi, sans doute à la recherche d’une ligne directrice pour leurs actions futures, semblent n’avoir pas analysé clairement la situation et seraient prêtes à jouer les francs-tireurs, soit isolément soit « inspirées » idéologiquement par les représentants des tendances les plus réactionnaires de la profession, celles-là mêmes qui se prêtent en permanence au jeu du double langage. À ces quelques CCDeLi, l’Union Dentaire veut adresser un message de mise en garde. Face à nous, face à la profession, se trouvent des professionnels de la politique qui connaissent parfaitement leurs classiques, en particulier le principe « diviser pour régner », ancien mais toujours efficace. C’est notamment pour cela que la profession a plus que jamais besoin de se rassembler, pour être en mesure d’affronter – et de surmonter – une des situations les plus dramatiques que nous ayons connues depuis des décennies. Agitation n’est pas action, la dispersion de nos forces serait une faute lourde de conséquences pour l’ensemble des consœurs et des confrères. Ne laissons pas les apprentis sorciers jouer avec le sort de la profession et sachons rassembler toutes nos forces pour faire sauter le verrou du règlement arbitral et ouvrir la voie à une véritable réforme de notre exercice libéral conventionné !