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07 - 03 - 2017
La manifestation qui s’est déroulée le 3 mars 2017 à Paris, a été sans conteste un succès, à la fois par le nombre des participants et par l’implication de l’ensemble des acteurs de la filière dentaire. L’Union Dentaire se réjouit évidemment sans réserve de la réussite de cette démonstration. Mais, au-delà de la détermination qui s’y est exprimée, il est de notre responsabilité syndicale de nous interroger – si possible avec l’ensemble des organisations de la profession, si celles-ci sont capables de conserver un front uni – sur les suites à donner à ce mouvement de protestation. Contre l’article 75 de la loi de financement de la Sécurité sociale et ses conséquences, notamment la « mission » confiée à un arbitre de rédiger seul l’intégralité d’une convention qui s’appliquerait à des dizaines de milliers de praticiens, l’Union Dentaire et les autres organisations représentatives font et feront le nécessaire auprès des instances judiciaires compétentes. Ce point est déjà clairement acté, mais nous devons bien considérer que si ces démarches juridiques sont indispensables pour faire reconnaître nos droits, elles ne constituent qu’une étape sur la voie d’un objectif qui demeure le même : introduire dans notre dispositif conventionnel une logique de médecine bucco-dentaire en donnant une priorité réelle – donc mesurable – à la prévention et aux soins conservateurs. Car il ne s’agit pas seulement d’améliorer le quotidien de nos cabinets en glanant quelques revalorisations : ce qui est en jeu, c’est la nature même de notre activité, sa finalité en tant que discipline médicale et le maintien d’une liberté thérapeutique pleine et entière. Un enjeu qui concerne naturellement au premier chef nos futurs confrères, la détermination des étudiants montre qu’ils en sont parfaitement conscients. Déplorable fin de règne pour la ministre de la Santé, qui n’a pas daigné recevoir une seule fois les représentants de notre profession et qui laissera finalement le souvenir d’une gouvernance inutilement autoritaire et d’une méconnaissance voulue des réalités d’un monde médical qu’elle aura systématiquement tenté de réduire. Pour ce qui est du dentaire, la manifestation du 3 mars a clairement signé l’échec de cette politique qui n’en est pas une : au total, Marisol Touraine laissera ne derrière elle que les traces d’un sabotage programmé de la Sécurité sociale. Nos professions viennent de montrer avec éclat qu’elles sont capables de ce dynamisme unitaire auquel l’Union Dentaire appelle depuis si longtemps. Sachons prendre appui sur le succès de cette manifestation pour maintenir cette cohésion et faire valoir nos revendications car, quel que soit le sort du règlement arbitral, de nouvelles négociations devront s’ouvrir avec les régimes d’assurance maladie. Préparons-nous y dès maintenant avec le désir de construire pour demain et dans la durée !