De nombreuses questions autour du tiers-payant obligatoire avec les mutuelles
19-11-2024
Actualités
16 - 05 - 2024
Suite à la décision du Conseil d’Etat, les modalités d’accès en deuxième année d’études de santé vont être modifiées. Le rapport FAGE dénonce aussi les failles de la réforme PASS, LAS. Face au mal-être des étudiants, et pour la pérennité d’un système de santé de qualité, il est urgent de trouver des solutions.
Un collectif de parents d’élèves, le collectif PASS, LAS, a saisi le Conseil d’Etat en décembre 2022, au motif que la réforme entraîne des inégalités d’accès pour les étudiants, selon la voie choisie et selon les universités.
La loi du 24 juillet 2019 a en effet mis fin à la PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé) au profit de nouveaux parcours PASS (Parcours d’Accès Spécifique, licence santé avec une mineure au choix), LAS (Licence Accès Santé, licence au choix avec une mineure santé) et licence SPS (Sciences pour la Santé). Les étudiants en LAS réussissent nettement moins bien. (En 2022.60% ont échoué à leurs examens).
La réforme implique aussi un nouveau mode de sélection :
Le Conseil d’Etat a rendu sa décision le 29 décembre 2023.
Il ne remet pas en cause les différences de taux d’accès en deuxième année, entre PASS et LAS.
Mais il pointe l’illégalité des modalités d’admission selon les universités due à une pondération inégale pour chaque groupe d'épreuves.
Il annule les dispositions permettant à chaque université de déterminer les pondérations pour les épreuves orales.
Le gouvernement (le premier ministre et les ministres chargés de l’Enseignement supérieur et de la Santé) doit fixer une nouvelle organisation par décret, au plus tard 6 mois après la décision du Conseil d’Etat. Le décret est attendu donc, fin mai ou juin au plus tard.
La Fédération générale des associations étudiantes (FAGE) a publié son rapport REES 2024 Réforme d’entrée dans les études de santé.
Le rapport émane d’une enquête nationale auprès des fédérations étudiantes dont l’UNECD (du 3 octobre au 17 novembre 2023).
Il montre la persistance des difficultés de l’entrée dans les études de santé (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie et Kinésithérapie MMOPK). Des places restent vacantes en pharmacie et en maïeutique en 2022 et 2023 (respectivement 15 et 10%). Il dénonce le mal-être des étudiants que ce soit en PASS ou en LAS. Les témoignages sont accablants.
Il préconise de :
Les étudiants comme tous ceux de la filière santé sont soumis au stress de la première année. Les places sont limitées ; les budgets insuffisants pour le matériel pédagogique, les équipements dentaires. Il n’y a pas assez d’enseignants et d’unités d’enseignement malgré les nouvelles antennes créées. De peur de l’échec, et parce que pour réussir le plus souvent, il faut s’inscrire dans une prépa privée en plus de la fac, qui coûte cher, certains étudiants choisissent de partir directement faire leurs études en Roumanie, Espagne ou Portugal.
Aujourd’hui, plus de la moitié des primo inscrits dans les conseils départementaux de l’Ordre ont des diplômes de ces pays de l’UE.
Nous connaissons tous de très bons élèves, ayant la vocation, qui ont pourtant échoué au concours de première année. Et des filles ou fils de confrères, consœurs, adhérentes, adhérentes, partis à l’étranger. Quel gâchis ! La formation en France de nos étudiants devrait être une priorité compte tenu des besoins en santé. Comme l’a assuré notre président, Franck Mouminoux, aux étudiants en odontologie, nous voulons « une formation initiale de qualité. Pas question de segmenter notre profession » avec des spécialistes pour chaque catégorie d’actes. Alors que la réforme du troisième cycle est déjà en cours, il est urgent de prendre en considération les préoccupations des étudiants dès la première année. Le décret à venir ne suffira pas à résoudre tous les problèmes soulevés par le rapport de la FAGE et le collectif PASS, LAS.
Nombre de patientes et patients renoncent aux soins par manque de praticiens dans certaines régions. Les chirurgiens-dentistes y exerçant sont sur sollicités avec à la clé, burn out et à moyen terme, difficultés à maintenir une bonne sécurité de soins. Une amélioration des cursus de formation est nécessaire et urgente pour la pérennité de notre système de santé.
par Muriel Wagner
Vice-présidente de l'Union Dentaire
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