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PLFSS 2026 : les chirurgiens-dentistes refusent d'être la variable d'ajustement

22 - 10 - 2025

Lettre de l'Union Dentaire faisant suite au PLFSS 2026

 

À Madame la Ministre de la Santé et de la Prévention,
À Mesdames et Messieurs les présidents de groupes parlementaires,
À l’ensemble des acteurs de la santé,
À nos concitoyens.

 

Paris, le 22 octobre 2025

Madame la Ministre,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Chers concitoyens,

L’Union Dentaire, syndicat de chirurgiens-dentistes, prend publiquement position face aux dispositions contenues dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026. Ces mesures, si elles étaient adoptées en l’état, porteraient une atteinte grave à l’accès aux soins bucco-dentaires, à la qualité des prises en charge, et à l’indépendance professionnelle des chirurgiens-dentistes.

Des mesures injustes et dangereuses

Le PLFSS 2026 prévoit :

  • L’extension de la participation forfaitaire aux actes réalisés par les chirurgiens-dentistes. Cette mesure transférerait une part supplémentaire du financement des soins vers les patients eux-mêmes, en augmentant leur reste à charge, y compris pour des actes de prévention essentiels.
  • La mise en place de mécanismes de régulation « prix/volume », inspirés des accords sectoriels appliqués à d’autres professions, afin de maîtriser les dépenses dentaires. Cela reviendrait à encadrer les volumes d’actes réalisés, avec des pénalités collectives ou individuelles en cas de dépassement d’enveloppes budgétaires définies unilatéralement par l’État.

Ces dispositifs sont présentés comme techniques et budgétaires. En réalité, ils auront des conséquences humaines majeures : ils fragilisent les patients et remettent en cause la liberté d’exercice des praticiens.

Les patients en première ligne

En augmentant le reste à charge, le PLFSS crée un frein supplémentaire pour des millions de Français, notamment les plus vulnérables : jeunes, retraités modestes, foyers précaires ou habitants des zones sous-dotées. Chaque euro supplémentaire laissé à la charge du patient peut entraîner un renoncement aux soins, surtout dans un domaine où la prévention précoce est cruciale. Ces mesures aggraveraient les inégalités territoriales et sociales d’accès aux soins bucco-dentaires.

Une profession sous pression croissante

Les chirurgiens-dentistes exercent dans un contexte économique tendu : augmentation des charges de fonctionnement, difficultés de recrutement, investissements lourds pour assurer des soins modernes et sécurisés. Plutôt que de reconnaître ces réalités, l’État choisit d’imposer des contraintes budgétaires arbitraires. Les mécanismes « prix/volume » ne tiennent pas compte de la dynamique réelle des besoins de santé (prévention, vieillissement de la population, hausse des actes conservateurs). Ils introduisent une logique comptable déconnectée du terrain, incompatible avec un exercice libéral responsable. En sus, l’article 31 prévoit explicitement un régime de sanctions financières en cas de manquement au remplissage du DMP (dossier médical partagé). Les montants maximaux sont fixés à 2 500 € par manquement pour les professionnels de santé individuels, avec un plafond annuel de 10 000 € ! Cette pression et ce chantage sont incroyables.

L’Union Dentaire dit NON

Notre syndicat refuse que la profession dentaire serve de variable d’ajustement budgétaire. Nous refusons que la prévention et la qualité des soins soient sacrifiées sur l’autel de la rigueur financière.

Nous demandons :
1. Le retrait pur et simple des dispositions du PLFSS 2026 relatives à l’extension de la participation forfaitaire aux actes dentaires ;
2. L’abandon des mécanismes prix/volume dans le secteur dentaire, qui porteraient atteinte à l’indépendance des praticiens et à la continuité des soins ;
3. L’ouverture immédiate d’une concertation loyale avec les représentants légitimes de la profession, pour construire des solutions équilibrées, fondées sur la prévention, l’innovation et la qualité des soins ;
4. Une politique ambitieuse de santé bucco-dentaire, centrée sur le patient et non sur la simple réduction comptable des dépenses.

Appel à la mobilisation

Nous appelons l’ensemble des chirurgiens-dentistes, des organisations professionnelles et des patients à se mobiliser contre ces mesures injustes. Nous sollicitons le soutien des parlementaires, des élus locaux et des citoyens pour défendre un accès équitable et durable aux soins dentaires.

La santé bucco-dentaire n’est pas un luxe. Elle est une composante essentielle de la santé globale et de la dignité de chacun.

Madame la Ministre, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, nous vous demandons solennellement de reconsidérer ces dispositions, d’écouter la voix des praticiens et des patients, et de construire ensemble une politique de santé responsable, juste et ambitieuse.

Veuillez agréer, Madame la Ministre, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, l’expression de notre haute considération.

 

Franck Mouminoux
Chirurgien-dentiste à Aurillac (15)
Président de l’Union Dentaire

 

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