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Philippe Denoyelle "Cette expérience va modifier fortement notre exercice"

10 - 04 - 2020

La crise actuelle aura des conséquences très lourdes pour l'exercice de notre profession pour le Président de l'Union Dentaire. Philippe Denoyelle fait un tour d'horizon de la situation actuelle. Organisation, indemnisations et avenir. Tout y passe.

    Trait d'Union Le Mag : Dans cette période de pandémie la première question doit bien sûr être : comment vas-tu ? Philippe Denoyelle : Avant toute chose, je témoigne mon soutien personnel à l’ensemble de mes consœurs et confrères qui ont été touchés par cette épidémie ! Pour ma part, ça va mieux. J’ai surement été infecté par ce virus dont j’ai eu à peu près tous les signes : essoufflement, toux, fatigue, perte du goût et de l’odorat. Mais ma fièvre est restée limitée. Donc je n’ai pas été testé. Mais concentrons nous plutôt sur la profession.   Quel point peut-on faire 3 semaines après la fermeture des cabinets? Alors que nous arrivons vraisemblablement à l’accalmie attendue dans l’épidémie du CoVid-19 et ce, grâce au confinement, notre préoccupation actuelle, après avoir assuré la permanence sanitaire et avant même de préparer la sortie du confinement, est d’assurer la pérennité financière de nos cabinets.   Donc où en sommes-nous des aides promises? Il faut dire haut et fort que certains jouent le jeu et d’autres pas. Les aides promises par l’Etat se mettent en place tandis que d’autres, en premier lieu les assureurs, ne remplissent pas leur rôle.Il faudra s’en souvenir le moment venu.   Peux-tu nous apporter des précisions sur le chômage partiel? Tout d’abord, en ce qui concerne le chômage partiel de nos employés, les retours sont désormais positifs et nos structures verront les salaires de leurs assistant(e)s pris en charge à hauteur de 84 %. Ce qui est une excellente chose. Les premiers retours négatifs nous faisaient craindre le pire. Mais la pression que nous avons exercée sur les politiques ont permis de débloquer la situation. Et nous pouvons nous en féliciter.   Et sur les autres indemnisations ? Pour les malades touchés par le virus et les professionnels concernés par les gardes d’enfants, là encore, le levier des indemnités a été actionné. Les prêts garantis par l’Etat commencent à être accordés et des indemnisations de l’Assurance Maladie devraient arriver dans les prochaines semaines. Cela devrait permettre à nos consœurs et confrères de passer le cap de l’arrêt de leur activité.   Il y a tout de même un grand absent : les assurances ? Oui, c’est vrai, certains assureurs refusent d’assumer pleinement leur rôle. En effet, nous sommes obligés de négocier avec l’AG2R pour que la compagnie prenne en charge au-delà des Indemnités Journalières. Il est donc primordial que la profession privilégie le chômage partiel car l’Etat joue le jeu. Mais pas les compagnies d’assurance.   Et du côté de la Caisse Autonome de Retraite des Chirurgiens-Dentistes et des Sages-Femmes (CARCDSF) ? La CARCDSF et ses administrateurs qui, après avoir répondu à l’UD que rien n’était possible et qu’il fallait rester réaliste, viennent hier de se rendre compte que la caisse avait un rôle à jouer. Nous les remercions pour ce premier geste substantiel. Selon nous, les propositions qu’ils ont avancées ne sont pas à la hauteur des espérances de la profession. Mais preuve est faite qu’il y avait (et qu’il y a encore), comme nous l’avons demandé, des marges de manœuvre.   Mais tout ce qui est acquis aujourd’hui n’est pas de nature à compenser totalement notre perte d’activité ! C’est à ce niveau qu’interviendra l’Assurance Maladie qui va dédommager nos cabinets en calculant nos pertes financières. La CNAM, par la voix de Nicolas Revel, son directeur général, a décidé et assumé pleinement de travailler avec les syndicats signataires de la convention afin de mettre en place, le plus rapidement possible, un système de dédommagement pour compenser une bonne partie de nos charges et de nos revenus.   Vous voulez donc dire que c’est l’Assurance maladie qui va financer nos pertes d’exploitation ? Sous quelles modalités ? C’est encore un peu tôt pour le dire. Les détails seront abordés lors d’une visio-conférence en début de semaine prochaine. Les pertes de chaque cabinet vont être calculées et amèneront, à terme, à une indemnisation de chaque praticien par la caisse. Bien évidemment, le bilan précis ne pourra être réalisé que d’ici quelques mois. Nous allons demander le versement d’acomptes pour les semaines qui viennent.   Pour résumer, vous diriez quoi? Disons que le chômage partiel, ajouté aux prêts garantis par l’Etat et l’aide de la CARCDSF, vont nous permettre de passer le cap du mois d’avril. Les acomptes de l’Assurance Maladie devraient permettre de nous organiser et de préparer l’après confinement. Cette expérience va, à l’évidence, modifier fortement notre exercice.   Une conclusion pour les consœurs et confrères ? Je voudrais dire ici la fierté qui est la mienne de voir la solidarité des femmes et des hommes. Qu’ils soient installés, collaborateurs, étudiants, retraités. De les voir toutes et tous, aux régulations, en garde , en logistique, dans la réserve sanitaire, ne comptant ni leurs heures ni n’attendant rien d’autres que d’être utiles à nos concitoyens. Je suis fier de notre profession.  

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