De nombreuses questions autour du tiers-payant obligatoire avec les mutuelles
19-11-2024
Actualités
11 - 03 - 2024
L’année dernière, l’Agence nationale de Sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a enregistré une hausse importante des signalements de ruptures de stock et de risques de ruptures de stocks. Au total, 4 925 déclarations sont recensées, contre 3 761 en 2022.
Parmi ces signalements, 40% ont nécessité la mise en place de mesures pour permettre de garantir la couverture des besoins des patients : contingentement quantitatif ou qualitatif (comme la réservation du stock pour certaines indications) ou l’importation de médicaments similaires d’autres pays.
«Toutes les classes de médicaments sont concernées par les ruptures de stock ou les risques de ruptures. Parmi les médicaments d’intérêt thérapeutique majeurs (MITM), les médicaments cardio-vasculaires, les médicaments du système nerveux, les anti-infectieux et les anti-cancéreux sont plus particulièrement représentés», précise l’ANSM. En outre, l’agence nationale souligne « l’origine multifactorielle» de ces ruptures : difficultés lors de la fabrication des matières premières ou des produits finis, défauts de qualité sur les médicaments, capacité de production insuffisante, morcellement des étapes de fabrication, etc.
La LFSS 2024 comprend plusieurs mesures pour renforcer l’action des autorités sanitaires, notamment l’ANSM, en matière de lutte contre les tensions d’approvisionnement. L’Agence du médicament pourra notamment imposer un contingentement ou un circuit de distribution spécifique à un laboratoire et prendre des sanctions financières en cas de non-respect.
Par ailleurs, les acteurs de la chaîne du médicament ont signé, fin novembre dernier, une Charte d’engagement «pour un accès équitable des patients aux médicaments faisant l’objet de tensions d’approvisionnement».
Dans la réalité le mal est plus profond. Ce n’est pas l’OMS qui décide mais l’OMC, c’est donc le commerce qui étouffe la santé. La financiarisation de la chaine du médicament, de la recherche jusqu’à la production créer ces difficultés d’approvisionnement. Le médicament, c’est un chiffre d’affaire de 300 milliards par an. Les médicaments les moins rentables ne sont plus la priorité des laboratoires qui se tournent vers le développement et la production de médicament à la plus forte marge.
L’enchevêtrement d’acteurs est très opaque et cache un véritable profit du secteur privé sur le secteur public. En effet des brevets de médicaments déposés par l’APHP ou l’INSERM donc issus du public sont développés par le secteur privé qui aura fait l’économie en recherche et developpement. Sanofi a diminué de 2700 chercheurs en 10 ans en raison d’un secteur non rentable.
Ainsi la relocalisation de la fabrication des médicaments ne suffira pas à diminuer les pénuries. C’est toute la chaine du médicament qui est à reconstruire.
par Elie Sfeir
Vice-président de l'Union Dentaire
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