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26 - 10 - 2017
Les plates-formes des complémentaires seraient-elles sur le point de marquer une pause, voire de se préparer à un recul, dans le dentaire ? Selon un article plein d’intérêt publié dans la revue professionnelle « l’Argus de l’assurance » (*), c’est ce qui semblerait se dessiner à l’occasion d’une réorientation de la stratégie des principales sociétés gestionnaires de plates-formes. Les nouvelles cibles de ces plates-formes, dont le nombre se réduit à mesure qu’augmente la concentration dans le monde mutualiste, seraient désormais les professions paramédicales, considérées comme plus accessibles en raison de l’absence de prise en charge par les régimes obligatoires d’assurance maladie. Un marché où les complémentaires pourraient jouer « solo » en édictant des règles entièrement propriétaires. Parmi les secteurs visés, l’ostéopathie représente manifestement un domaine sur lequel les complémentaires souhaitent jeter leur dévolu en priorité. Selon le président du directoire d’Itelis (**), les soins qui s’y rapportent « sont devenus aussi importants que les prothèses dentaires, c’est pourquoi il nous a semblé important d’être présents ». On ne saurait mieux dire. La recherche de nouveaux débouchés fait partie du comportement normal de toute entreprise commerciale. Rien ne permet donc de dire que cette réorientation des plates-formes pourrait se traduire rapidement un relâchement de leur présence dans le dentaire, et nous demeurons particulièrement vigilants. Mais nous pensons que ces informations doivent être reliées à deux séries de faits. D’une part, à la résistance de l’ensemble de la profession face aux réseaux dits « de soins » et aux actions particulièrement énergiques de l’Union Dentaire, qui s’est attaquée frontalement à la SA Santéclair. D’autre part, aux conclusions du récent rapport de l’IGAS, qui montre clairement que le taux de pénétration dans le dentaire demeure limité et que les réseaux « représentent une proportion marginale des soins ». Le dentaire ne sera sans doute pas l’Eldorado rêvé par les complémentaires. Si nous réussissons à mettre au point une convention équilibrée dans laquelle tous les régimes seront impliqués directement dans le financement d’un panier d’actes essentiels, nous réduirons d’autant les capacités d’action des plates-formes dans notre secteur d’activité. Une excellente raison de plus pour accompagner la démarche de l’UD et soutenir notre projet conventionnel. (*) Les plateformes santé en pleine diversification, l’Argus de l’assurance n° 7526 du 13 octobre 2017. (**) dont les actionnaires sont Axa et Humanis.