Actualités
06 - 12 - 2016
Une charge de Frédéric Bizard contre le « prêt-à-penser » Lorsque les médias, dans leur quasi-totalité, entonnent le même chant à la gloire des réseaux dits « de soins », lorsque les institutions de l’État, Cour des comptes et Autorité de la concurrence en tête, oublient leur rôle pour se faire les promoteurs des plate-formes des assureurs et des mutuelles, lorsque la santé n’est plus considérée que comme une marchandise banale, alors des contributions critiques comme celle que vient de publier l’économiste Frédéric Bizard deviennent de salubrité publique. L’Union Dentaire, engagée dans un bras de fer judiciaire avec la société anonyme Santéclair, est opposée aux protocoles, filières et réseaux mis en place par les complémentaires et gérées pour leur compte par des sociétés commerciales uniquement soucieuses de résultats financiers. C’est ce que dénonce également F. Bizard en rappelant que « la seule véritable logique qui prime dans les réseaux est une logique financière de court terme » et que, contrairement à ce qu’elles voudraient faire croire, ces plates-formes sont « à la fois juges et parties dans les décisions prises au nom des assurés, sans aucune supervision d’une autorité indépendante ». Le surtitre de ce document est éloquent : « Contre analyse du rapport Asteres », rapport élaboré à l’initiative de l’Observatoire des restes à charge, créé en 2013 par… Santéclair notamment ! Contre les affirmations de ce rapport, Frédéric Bizard rappelle quelques vérités : « le soin n’est pas une marchandise, mais un produit unique, conçu spécifiquement pour chaque personne en fonction de sa pathologie, sa morphologie et sa physiologie », « les éléments chiffrés d’impact des réseaux ont été obtenus “à partir de statistiques du réseau Santéclair” [qui] ne sont donc pas représentatives », « le personnel des plateformes commerciales n’a aucune compétence médicale, à l’exception de vacataires médicaux qui font office de vitrine scientifique ». L’Union Dentaire s’est toujours déclarée favorable au maintien d’un système de santé fondé sur la solidarité et sur l’implication des régimes complémentaires aux côtés des régimes obligatoires d’assurance maladie dans le cadre d’un tripartisme équilibré. La loi permet aujourd’hui qu’il en soit ainsi, c’est d’ailleurs un des enjeux principaux des négociations conventionnelles qui se déroulent actuellement pour notre profession. Mais un discours séparatiste s’est développé au cours des dernières années, qui tend à rejeter les principes fondateurs de la Sécurité sociale pour leur substituer une logique de « régulation » par les marchés et à faire de la santé une marchandise indifférenciée. La saine colère de Frédéric Bizard, que nous partageons, remet quelques pendules à l’heure et renforce notre détermination à poursuivre notre combat contre les réseaux, tels qu’ils existent actuellement, et pour la préservation de notre indépendance de professionnels de santé libéraux. Pour en savoir plus : le blog de Frédéric Bizard, le rapport au format PDF.