De nombreuses questions autour du tiers-payant obligatoire avec les mutuelles
19-11-2024
Actualités
18 - 07 - 2022
Les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) nous promettent un monde libre et surtout, plus vert.
Tout aujourd’hui dans nos vies nous pousse vers toujours plus de numérique : la maison connectée, les cours sur Zoom et la téléconsultation, les achats en ligne, les petits bijoux technologiques de nos cabinets… Le numérique nous a apporté une praticité et une rapidité dont la plupart d’entre nous ne pourraient pas se passer. Qui voudrait encore circuler sans GPS ou communiquer avec ses enfants installés à l’autre bout du globe par simple courrier postal ? Pourtant, du fait de son aspect dématérialisé, nous ne percevons pas l’impact que le numérique a sur notre environnement. Et il est loin d’être négligeable.
Le numérique représente 2,5 % de l’impact carbone de la France. Avec 15 équipements connectés en moyenne par citoyen, la France est bien au-delà de la moyenne mondiale (8 équipements par personne). Car on s’intéresse bien trop souvent aux seuls rejets de CO2. Mais on oublie les autres sources de pollution : les ressources mobilisées lors de la fabrication (eau, matériel, énergie…), les rejets, le transport et ses émissions… Tout un tas de paramètres invisibles à nos yeux quand on regarde une carte à puce.
En 1960, un téléphone utilisait 10 éléments de matières premières. Il en fallait 29 en 1990 et 54 en 2021. Des métaux rares extraits principalement en Chine et dont le monde en demande
toujours plus. En 2007, 122 millions de smartphones étaient vendus dans le monde contre 1.5 milliards en 20211. Quand on sait que 78 % de l’empreinte carbone est émise lors de la fabrication d’un produit numérique en raison des énergies fossiles et des métaux stratégiques, à cette vitesse, c’est intenable. Il devient donc urgent d’allonger la durée de vie des équipements, un appareil reconditionné réduisant de 55 à 91 % l’impact environnemental.
Les autorités françaises commencent timidement à se saisir de la problématique pour limiter l’obsolescence programmée des logiciels et des supports numériques qui concentre une grosse part de la pollution. Aujourd’hui, on doit faire plus de pédagogie pour faire prendre conscience des effets de l’usage du numérique sur l’écosystème de la planète.
Car la fabrication n’est pas la seule mise en cause. Entre 2015 et 2020, notre consommation de données mobiles a été multipliée par 11,42. Nous devons être responsables et nous interroger sur nos usages : en avons-nous vraiment besoin ?
Dans notre métier, les technologies ont amélioré notre exercice. Lorsque j’ai commencé à travailler en 2001, on utilisait encore des dossiers papier, les feuilles de Sécu et bien sûr, toutes les empreintes étaient physico-chimiques. Aujourd’hui, tous les dossiers et les feuilles de remboursement sont informatisés, mis sur le cloud ou envoyés via la télétransmission. Et depuis désormais près de 7 ans, les empreintes sont aussi numériques. C’est un progrès pour mon travail et pour le confort de mes équipes.
Le numérique a eu un impact positif sur notre exercice mais aussi sur la santé de nos patients. Nos diagnostics sont plus précis et plus rapides. Les outils technologiques nous ont permis d’avoir une meilleure visibilité et de faire un meilleur suivi de nos actes. Nous améliorons notre qualité de traitement et réduisons ainsi les risques de complications. Et nos patients sont également plus impliqués dans leur traitement : les nouveaux outils informatiques et numériques leur permettent de mieux comprendre, de mieux voir et de participer plus activement à la planification et à l’élaboration de leur plan de traitement.
Dans cette période d’obscurantisme, il est bon de croire aux bienfaits que les nouvelles technologies nous apportent. La foi dans le progrès du début du XXe siècle s’est fracassée contre les horreurs causées par les technologies utilisées pendant la Grande Guerre. Et pourtant, le progrès a aussi changé nos vies : l’espérance de vie a doublé au cours du siècle dernier grâce aux découvertes de la science, le temps de travail a baissé, le revenu individuel a explosé, l’accès à l’éducation et au voyage se sont démocratisés. Les technologies numériques vont s’améliorer et devenir de moins en consommatrices. C’est nous qui en consommons de plus en plus. Alors oui, tout progrès peut avoir des conséquences négatives. Dans nos cabinets comme dans nos vies, il est aujourd’hui de notre devoir d’être vigilant et de toujours améliorer les technologies pour sauvegarder notre planète. Le numérique fait partie de nos vies : il doit rester un progrès sans que nous en devenions esclaves.
Statista Research Department, Nombre de smartphones vendus aux utilisateurs finaux dans le monde entre 2007 et 2021(en millions d’unités).
Arcep – Trafic de données consommées sur les réseaux mobiles entre 2015 et 2020.
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