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18 - 10 - 2016
Mardi 18 Octobre 2016, par Philippe Denoyelle, Président de l'Union Dentaire.L’Assemblée nationale commence aujourd’hui même l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2017, un texte qui revêt cette année une importance particulière pour le dentaire. En raison des négociations conventionnelles qui se déroulent actuellement, et à cause des récentes déclarations de la ministre de la Santé.
En effet, celle-ci n’a pas hésité à brandir la menace d’une intervention par décret si les discussions entre l’Uncam et nos syndicats représentatifs n’aboutissaient pas au résultat qu’elle attend. Un comble pour qui déclare urbi et orbi vouloir promouvoir le dialogue !
L’exercice du pouvoir impose de savoir garder les idées claires et la tête froide en toutes circonstances. En tentant de peser sur le cours des négociations conventionnelles – et en suggérant ainsi qu’elles ont peu de chances d’aboutir –, Marisol Touraine jette le discrédit sur le principe conventionnel et sur l’ensemble des négociateurs, en premier lieu sur l’Uncam à qui elle a pourtant clairement fixé des objectifs par sa « feuille de route » du 7 juillet 2016.
Maladresse politique ou intention délibérée de la part de la ministre ? Dans la perspective des élections présidentielles, son impatience actuelle contraste avec la passivité dont elle a fait preuve au cours de ces dernières années. Cette attitude ne s’expliquerait-elle pas par le fait que, pour la première fois dans l’histoire conventionnelle, les syndicats représentatifs de notre profession se sont présentés unis à la table de négociation ?
Nous savons que la ministre de la Santé est très tentée de court-circuiter ces discussions conventionnelles et d’intervenir en direct par la voie règlementaire. Nous avons déjà dit sans ambiguïté ce que nous pensons des menaces de Marisol Touraine et de la riposte syndicale qu’elles entraîneraient si elles étaient mises à exécution. Nous voici à nouveau dans l’obligation de lui adresser un appel solennel.
Madame la ministre, laissez les acteurs conventionnels continuer leurs négociations et laissez le dialogue se poursuivre. Ne portez pas atteinte, par vos interventions, à l’un des principes constitutifs de notre Sécurité sociale. Vous ne pouvez ignorer, car c’est l’Histoire qui nous l’enseigne, que les coups de force ne réussissent jamais longtemps à ceux qui en sont les auteurs !