De nombreuses questions autour du tiers-payant obligatoire avec les mutuelles
19-11-2024
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15 - 07 - 2022
Justin Oosthoek est un jeune orthodontiste de 30 ans exerçant à Paris et très impliqué sur la question des enjeux environnementaux en santé. Entretien passionnant.
JUSTIN OOSTTHOEK : Je m’y intéresse depuis longtemps. Mais ma prise de conscience et mon engagement (dans ma vie personnelle et professionnelle) se sont accélérés ces dernières années. Au début, on fait face à la sidération face à l’ampleur du défi. Puis, en rentrant dans l’action, on a l’impression de contribuer, à notre échelle, à faire bouger les lignes.
J. O. : En tant que professionnel de santé, on a la sensation d’avoir un impact positif, tout en culpabilisant parfois d’avoir des pratiques délétères
pour l’environnement. Au départ, j’étais très focalisé sur les déchets, car c’est ce qu’il y a de plus visible. Cela a commencé lorsque j’ai aperçu tous les sacs poubelles que nous jetions en fin de journée au cabinet. Je me suis ensuite orienté vers des enjeux plus globaux, notamment la contribution de notre profession au changement climatique. S’intéresser à ces problématiques, c’est un puits sans fond, passionnant et parfois décourageant. Bien souvent, quand on aborde ce sujet en dentaire, on se limite à dire qu’on va acheter des brosses à dents en bambou, éteindre les lumières… Mais on oublie l’impact de tout ce qui nous entoure de manière générale. Et la majorité des impacts ont lieu en amont du cabinet, ils sont « invisibles ».
J. O. : Oui en effet. En collaboration avec le centre technologique Apesa, et avec l’aide du docteur Davesne et de nombreux contributeurs qui ont permis de financer l’étude, nous avons réalisé le Bilan Carbone© d’un cabinet d’orthodontie à Montpellier. Mon objectif était d’étayer mes propos
avec des données chiffrées et concrètes. Dans approfondie sur le sujet. Je voulais apporter ma pierre à l’édifice pour faire avancer la réflexion.
J. O.: Oui. J’ai constaté que plus des trois quarts des émissions de gaz à effet de serre induites par notre exercice provenaient des moyens de transport
utilisés par l’équipe dentaire et les patients pour venir au cabinet. C’est considérable ! Ce qui m’a également marqué, c’est que l’usage du numérique
est responsable de plus d’émissions que l’ensemble des déchets annuels du cabinet (tout en gardant à l’esprit que le Bilan Carbone© n’est qu’un indicateur parmi d’autres, qui ne dit rien de la pollution de l’eau ou de la consommation de ressources non renouvelables par exemple). On
voit bien que derrière sa prétendue immatérialité, le numérique a en fait des impacts très réels. Chaque cabinet dentaire est différent naturellement,
en fonction de sa localisation, des caractéristiques du bâtiment, du matériel, etc. Dans un cabinet en plein de coeur de Paris, par exemple, la part du transport sera sans doute moins importante. Dans un local mal isolé et chauffé au gaz, a fortiori dans une région aux hivers rigoureux, les émissions liées au chauffage seront particulièrement élevées. Dans un cabinet « high tech », les émissions indirectes liées au matériel (ordinateurs, imprimantes 3D…) seront déterminantes.Etc.
J. O. : À partir de septembre, je vais entamer une formation sur les enjeux de transition écologique à CentraleSupélec. J’espère également pouvoir
publier les résultats du Bilan Carbone© dans un livre prochainement. Dans l’avenir, j’aimerais pouvoir à la fois continuer à pratiquer l’orthodontie
tout en m’impliquant dans d’autres actions liées à la transition écologique dans le secteur de la santé
Lire l'intégralité du dossier en téléchargeant l'UD Mag Juin 2022
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