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Accès partiel : risques et enjeux pour la profession

18 - 10 - 2017

  En se prononçant tout récemment contre l’application aux activités médicales et paramédicales de la directive européenne relative à l’accès partiel, les sénateurs ont placé sur le devant de la scène ce dossier volontairement mis en arrière-plan depuis plusieurs mois par les pouvoirs publics.   Car c’est une bombe à retardement qui concerne tous les professionnels de santé sans exception : au-delà du risque de dégradation de la qualité des soins, ce qui est en danger aujourd’hui, c’est le maintien de notre capacité et l’organisation même de notre système de santé. Une attaque de plus contre la Sécu, dont les principes ni le fonctionnement – l’exercice sous convention dans le cadre du paritarisme – ne plaisent décidément aux petits barons qui nous gouvernent…   Rappelons le contexte : il s’agit pour les parlementaires de valider ou non l’ordonnance adoptée le 19 janvier 2017 par le précédent gouvernement en application de la loi Santé élaborée par Marisol Touraine. Les modalités de validation choisies par l’actuel gouvernement, c’est-à-dire l’examen par le Parlement en procédure accélérée, montrent clairement ses intentions : en finir au plus vite et sans débat avec un texte brûlant, qui, s’il est adopté, conditionnera largement les conditions d’exercice de l’ensemble des professions de santé.   La logique folle de ce texte repose sur l’idée que les activités médicales peuvent être découpées en mini-secteurs, comme des sortes de « briques », et qu’il serait possible de définir une médecine sur mesure en ajoutant ou en retirant des composants. Une vision mécaniste qui réduit toutes les branches de la médecine à une juxtaposition de compétences partielles, sans vue d’ensemble et sans prise en compte des liaisons et interactions pouvant exister entre les différentes briques. Une façon de traiter les activités médicales comme une collection d’objets que l’on pourrait assembler et séparer à loisir : une approche qui fait de la santé une marchandise parmi d’autres.   Comment ne pas voir que ces mesures feraient le jeu des plates-formes en organisant la balkanisation des professions médicales et en favorisant le recours à des intervenants (devraient-ils encore être appelés praticiens ?) prêts à accepter une position de subordination dès lors que celle-ci leur assurerait un minimum de chiffre d’affaires ? Comment ne pas comprendre que cela signerait une nouvelle étape dans le démembrement de notre profession et ouvrirait largement la voie à la banalisation d’une chirurgie dentaire low cost et low quality dont nous avons déjà mesuré les dramatiques conséquences avec l’affaire Dentexia ?   Face à ce nouveau danger qui menace la profession, l’Union Dentaire affirme avec force que la chirurgie dentaire doit demeurer une et indivisible, car c’est la seule façon de garantir la qualité des soins et la sécurité sanitaire qui commandent notre exercice et auxquelles nos patients sont légitimement attachés. Il en va de notre crédibilité à terme en tant que profession médicale.

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